Les infos à J-1

5 octobre 2024 - 17:01

À retenir :

  • La 118e édition de Paris-Tours, dont le départ sera donné dimanche à Chartres, propose un tracé de 213,8 km comprenant huit côtes et dix chemins dans les 68 derniers kilomètres. L'épreuve bénéficiera d'une couverture télévisée de 2h20, le direct démarrant à 15h sur France 3 et Eurosport 2.
  • Des grands noms du sprint et des classiques flandriennes se présentent avec l'ambition d'accrocher pour la première fois la classique à leur palmarès. Jasper Philipsen, Arnaud De Lie et l'ancien champion du monde Mads Pedersen, qui participe pour la première fois à l'épreuve, s'annoncent comme les grands favoris à la succession de Riley Sheehan, outsider bien décidé à réussir le doublé.
  • Le contingent français aura également fière allure avec l'ancien champion d'Europe Christophe Laporte, le double vainqueur de l'épreuve Arnaud Démare (2021 et 2022) et le vice-champion olympique Valentin Madouas. Il faudra suivre aussi de près Anthony Turgis, vainqueur trois mois plus tôt de l'étape des chemins blancs sur le Tour de France.

HUMIDE ET VENTEUX DU DÉBUT À LA FIN

Long de 213,8 kilomètres, le parcours de la 118e édition de Paris-Tours est le même que celui des deux dernières années. Dix secteurs et huit côtes demeurent ainsi répertoriées dans le dernier tiers de la course. La météo pourrait éclairer la course d'une lumière nouvelle puisque, dans un contraste parfait avec le ciel bleu ayant dominé Chartres samedi, des averses sont prévues tout au long de la journée. « Ce sera humide avec un vent de face dans la première partie qui pourrait favoriser une course d'attente » s'attend Cédric Coutouly, le directeur de course. « Paradoxalement, le vent de face permet parfois aux échappés d'aller un peu plus loin. L'an passé, Lewis Askey était allé au bout pour faire 2e. Est-ce que la pluie va changer profondément la course ? Je ne crois pas. Mais on verra, ce sera une première [depuis l'introduction des chemins en 2018]. En 2020, ce n'était humide que sur la fin. Là, ce sera toute la journée. » Les conditions boueuses pourraient entraîner moins de crevaisons qu'à l'accoutumée car « un sol meuble est un sol moins cassant. Pour la peine, ce sera une vraie expérience pour les années futures. »

PHILIPSEN : « J'AI BEAUCOUP D'AMBITIONS »

Après un été qui l'a vu décrocher trois nouvelles étapes sur le Tour de France, Jasper Philipsen a su entretenir sa forme ces dernières semaines. Le Belge a remporté jeudi Sparkassen Münsterland Giro, soit la 9e victoire de sa saison et la 51e de sa carrière. « J'ai quand même connu un petit creux. Mais après un bon stage d'entraînement, les sensations sont revenues en vue des dernières courses de la saison. Et bien sûr, Paris-Tours est un bel objectif au moment de la conclure. C'est une course avec une belle et longue histoire. Je l'ai gagnée en 2017 en espoirs et j'espère l'emporter enfin chez les pros [il a terminé 12e en 2021 et abandonné sur chute en 2022]. Ce ne sera pas simple mais j'ai beaucoup d'ambitions. » En cas d'arrivée groupée, le maillot vert du Tour 2023 pourrait retrouver d'autres sprinteurs de renom tels que le champion de Belgique Arnaud De Lie (Lotto Dstny), qui l'a dominé mardi sur Binche-Chimay-Binche, Pascal Ackermann (Israël-Premier Tech) ou Arnaud Démare (Arkéa-B&b Hôtels), l'un des quatre engagés à avoir déjà remporté l'épreuve avec Matteo Trentin (2017), Soren Kragh Andersen (2018) et Riley Sheehan (2023). « S'il pleut, cela pourrait être épique » anticipe le 2e de Paris-Roubaix ce printemps. « Il faudra se battre pour être en bonne position sur les chemins. Je ne sais pas s'il me faudra attendre le sprint, nous verrons en fonction du déroulement de la course ! »

PEDERSEN : « C'EST UNE COURSE QUE JE PEUX GAGNER, C'EST MON OBJECTIF »

Sacré champion du monde en 2019 dans des conditions humides qu'il devrait retrouver dimanche, Mads Pedersen (Lidl – Trek) est évidemment cité parmi les favoris même s'il s'agit, à 28 ans, de sa toute première participation à l'épreuve. S'il refuse de dévoiler la stratégie, il s'avance particulièrement motivé. Le 3e du dernier Paris-Roubaix s'est rendu sur place une journée plus tôt pour s'imprégner du parcours vendredi : « Je ne veux pas me cantonner à un plan spécifique. Comme toute classique, cette course peut prendre bien des tournures. Nous avons vu des petits groupes et des sprints massifs, et dans les deux cas notre équipe est assez solide pour s'adapter. Je pense que c'est une course que je peux gagner, donc c'est l'objectif. » Le récent vainqueur du Lidl Deutschland Tour a prouvé qu'il tenait la grande forme au crépuscule de la saison. Il a remporté une étape du Tour du Luxembourg avant de prendre la 13e place des Mondiaux de Zurich, dimanche dernier, sur un parcours qui semblait pourtant trop dur pour les coureurs de son profil. Le 3e du dernier Paris-Roubaix sait qu'il devra courir avec intelligence, sur la route de Tours, pour éviter les nombreux pièges parsemés dans les 70 derniers kilomètres : « Les chemins de vigne sont concentrés sur la fin, tout comme les côtes, donc il faudra avoir les jambes fraîches au moment de les aborder. Je suis sûr que ce sera une course excitante pour les fans. C'est ma première fois ici, j'ai hâte d'y être. »

TURGIS RETROUVE LES CHEMINS : « ÇA FAIT RESSURGIR DES BONS SOUVENIRS »

La 9e participation d'Anthony Turgis à Paris-Tours aura pour le Francilien de 30 ans une saveur toute particulière. Le puncheur de TotalEnergies va en effet remettre ses roues sur des chemins, trois mois après sa victoire entre les vignes de l'Aube lors de la 9e étape du Tour de France : « Forcément, ça fait ressurgir des bons souvenirs. En termes de dénivelé, l'étape de Troyes était un peu plus dure, les chemins sont différents et les environs aussi. Mais c'est vrai que Paris-Tours lui ressemble assez sur le papier. » Si l'épreuve épouse son profil de flandrien, elle ne lui a encore jamais réussi. Son meilleur résultat est une 13e place, décrochée l'an passé : « J'ai connu des chutes mais certaines années j'étais fatigué car c'est la fin de saison. Mais là, ça va plutôt bien, on verra si ça me sourit enfin ! » Quoi qu'il arrive, il pourra fêter la grande dernière de son coéquipier Julien Simon, 39 ans, qui fera ses adieux au peloton tout comme Edvald Boasson Hagen (Décathlon AG2R La Mondiale) et Michael Morkov (Astana Qazaqstan Team). « J'ai commencé ma carrière à côté de Julien Simon, ça fait 10 ans que je le connais. Je suis très content d'être là pour la fin de sa carrière ! »

SHEEHAN : « CETTE VICTOIRE A CHANGÉ MA VIE »

Un an après, Riley Sheehan revient dimanche sur le théâtre de son éclosion. L'Américain n'était que stagiaire, dans son équipe actuelle d'Israël-Premier Tech, lorsqu'il a remporté le 8 octobre 2023 son premier succès professionnel sur l'avenue de Grammont : « Cette victoire a changé non seulement ma carrière mais aussi ma vie. J'étais alors déjà en discussion avec l'équipe, mais le contrat n'était pas signé. Je pense que gagner Paris-Tours a été une bonne chose pour les négociations » sourit le natif de Boulder, 24 ans, auteur d'une solide saison 2024 avec quatre top 4, dont sa 4e place au Tro Bro Leon, et un Tour des Flandres au contact des meilleurs (13e). « Dès le lendemain de la Vuelta, j'étais déjà très excité à l'idée de revenir sur Paris-Tours. J'espère réussir la même chose que l'an dernier. Mais même si j'ai gagné l'an passé, je pense rester un outsider. Qu'importe la météo dimanche, je suis très motivé. Mais je sais que je performe mieux sous la pluie. Cela rendrait la course plus chaotique. Et le chaos est quelque chose que j'adore ! »


UNE COURSE ESPOIRS SOUS LE SIGNE DE L'ARC-EN-CIEL

Comme le veut la tradition, environ une heure avant les pros, les coureurs de moins de 23 ans débouleront sur l'avenue de Grammont. Paris-Tours Espoirs, long de 179 kilomètres, est le dernier rendez-vous majeur du calendrier de la catégorie U23. Les Norvégiens ont remporté les trois dernières éditions via Jonas Iversby Hvideberg (2021), Per Strand Hagenes (2022) - tous deux présents sur la course pro ce dimanche - et Sakarias Koller Loland (2023). Tous les regards, bien sûr, seront tournés vers le maillot de champion du monde porté par les très larges épaules de Niklas Behrens (1,95m). L'Allemand de 20 ans, qui quittera cet hiver Lidl-Trek Future Racing pour Visma|Lease a Bike, étrennera sa tunique arc-en-ciel puisqu'il s'agira de sa première course depuis son sacre à Zurich, le 27 septembre. Côté français, il faudra notamment suivre l'ancien champion de France juniors Antoine L'Hôte (Décathlon AG2R La Mondiale Development Team), lauréat du Tour d'Eure-et-Loir le week-end dernier. Un peu plus tôt dans la journée, le Kilomètre de Paris-Tours animera la ligne droite finale avec 13 équipes qui s'affronteront dans un tournoi de vitesse réunissant quatre catégories (cadettes, cadets, juniors dames et juniors messieurs).

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